Ça y est! Le congrès mondial de la nature d'Hawaï a commencé aujourd'hui avec la cérémonie d'ouverture et les réunions des commissions
thématiques de l'UICN. Avec plus de 8000 participants inscrits de 108 pays et
plus de 300 événements, le WCC a déjà tenu une promesse: être à la croisée des
chemins des organisations de la conservation.
Une question a agité certains esprits et plusieurs
conversations: celle de la présence de Barack Obama pendant l'inauguration officielle. Le président américain est en effet arrivé hier à Honolulu pour déclarer la
création de la plus grande aire marine du monde (Papahanaumokuakea, 1,51
millions de km2) mais les informations les plus contradictoires ont circulé sur sa venue au congrès. Les plus optimistes ont voulu croire que la confusion
était savamment entretenue pour des questions de sécurité, et finalement les
espoirs ont été déçus.
Après avoir rejoint le centre des Congrès, les participants
ont été conduits en bus vers le Neal Blaisdell Center, situé à une dizaine de
minutes dans le centre-ville. La salle circulaire s'est remplie au son d'un
orchestre traditionnel hawaïen installé sur la tribune, mais dont la musique
a été rapidement couverte par le bruit grandissant des discussions.
C'est par la culture que le Congrès a été inauguré, en
l'occurence avec un spectacle de danses traditionnelles évoquant la formation
des îles hawaïennes. Il a été suivi par une série d'annonces en
faveur de la conservation par le Gouverneur d'Hawaï, David Ige, qui
s'est engagé notamment à protéger 30% des eaux territoriales, à développer
l'agriculture biologique, à atteindre 100% énergies propres d'ici 2045, à
mettre en place une agence spécialisée dans la lutte contre les espèces
exotiques envahissantes et à rejoindre le partenariat des îles du Pacifique. La
secrétaire d'Etat au Ministère Intérieur a fait un discours remarqué sur la
politique américaine des aires protégées, en mentionnant le centenaire du
National Park Service, considéré comme la "meilleure idée des
Etats-Unis". Les aires protégées constituent des refuges clefs pour la vie
sauvage mais sont insuffisants en soi pour enrayer l'érosion de la
biodiversité. Le Président de Palau, Tommy
Remengesau, a ensuite pris la parole pour féliciter son homologue
américain pour se décision d'étendre le site de Papahanaumokuakea et s'est
engagé à son tour à établir une réserve marine de la taille de la Californie
dont 80% en no-take. Palau, qui est à l'origine du premier sanctuaire de
requins au monde (2009), joue un rôle actif en matière de protection de la vie
marine en Micronésie avec l'île de Marshall et va porter sur 30% des écosystèmes
marins.
Erik Solheim, directeur exécutif du PNUE, a rappelé
qu'aucune tâche n'est trop difficile pour les humains dès lors
qu'ils travaillent ensemble. Il a appelé à s'appuyer sur des réussites et
à les répliquer partout où cela est possible, mentionnant notamment l'exemple
du Costa Rica, l'engagement de Total de ne pas exploiter les ressources de
l'Arctique, et la Chine qui souhaite ouvrir la voie d'une "civilisation
écologique". Il s'est également félicité du récent accord de paix en
Colombie, qui met fin au plus ancien conflit d'Amérique latine et au
dernier encore présent sur le continent américain.
Après lu un message adressé par Barack Obama, le Président
de l'UICN, Mr Zhang Xinsheng, s'est félicité d'accueillir pour la première
fois aux États Unis le congrès mondial de la nature, qu'il a officiellement
ouvert.
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